LGV : priorité au Sud

Les LGV du Sud-Ouest français : plusieurs tronçons, pour une logique de réseau global

Les différents projets de lignes nouvelles du Sud-Ouest français recouvrent plusieurs enjeux. Des enjeux locaux : urbains et régionaux, des enjeux nationaux et internationaux. Ces projets ont d’abord pour finalité de désenclaver le Sud-ouest français.

En effet, à l’exception de Bordeaux et Montpellier, aucune ville n’est desservie par la grande vitesse sur ce territoire. L’Occitanie est la seule région de France dans cette situation. Ces lignes nouvelles permettent aussi d’assurer la continuité du réseau à grande vitesse entre le sud et le nord de l’Europe et entre l’Espagne et la France. Elles portent également des enjeux de report modal du transport de marchandises.

Plusieurs lignes sont prévues. Elles s’inscrivent dans une logique commune de développement et de densification du réseau ferroviaire à grande vitesse. Elles s’insèrent au sein de projets segmentés et ne bénéficient pas toutes des mêmes volontés d’aménagement. Chaque tronçon devrait être mis en service plus ou moins rapidement en fonction de son avancement technique et juridique et des financements mobilisables.

Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Espagne

Le « Grand Projet ferroviaire du Sud-Ouest » (GPSO) fait partie du projet global « Sud Europe Atlantique »  (LGV SEA). Ce projet est défini, depuis la déclaration d’intention du 25 janvier 2007, comme un ensemble cohérent composé de trois branches : Tours-Bordeaux (réalisé), Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Espagne, auquel a été ajoutée la branche Poitiers-Limoges (projet abandonné depuis).

Les deux branches du GPSO ont des horizons de mise en service différents : 2032 pour Bordeaux-Toulouse, 2037 pour Bordeaux-Espagne, mais elles forment un ensemble indissociable.

En 2013, la Commission « Mobilité 21 » l’a confirmé, puis en 2018, le Conseil d’Orientation de Infrastructures à son tour. Enfin, en 2019 la Loi d’Orientation des Mobilités (LOM) a entériné ces priorités de programmation. 

En 2019, la ligne nouvelle Bordeaux-Toulouse est devenue « projet prioritaire européen » raccordé au Corridor Atlantique. Elle est désormais éligible aux financements européens du Mécanisme pour l’Interconnexion en Europe (MIE).

La ligne nouvelle Montpellier-Perpignan (LNMP) appartient au corridor prioritaire Méditerranéen de l’Union Européenne depuis les tous premiers schémas . Elle est éligible à des financements pour les études et les travaux dans le cadre du Mécanisme pour l’Interconnexion en Europe. Malheureusement, pour l’État français, elle a été longtemps été considérée comme non prioritaire. En partie mixte (voyageurs-marchandises) , ce projet porte pourtant un enjeu de report modal rail/route très important. Il est situé sur un corridor où circulent chaque jour  plus de 10 000 poids lourds. La ligne ferroviaire existante est extrêmement sollicitée et fragile.

Depuis la naissance de la Région Occitanie en 2015, ce projet revêt une dimension nouvelle. Il doit rapprocher significativement les deux métropoles régionales Montpellier et Toulouse en réduisant notamment les temps de parcours de 30 mn.

Les études préalables à l’enquête d’utilité publique de ce projet avaient été réalisées avant la pause sur les grands projets de 2017, mais aucune procédure significative n’a pu aboutir pendant les 5 années qui ont suivi. Néanmoins, la procédure d’enquête publique sur la section Montpellier-Béziers (phase 1) a eu lieu du 14 décembre 2021 au 27 janvier 2022. La Déclaration d’Utilité Publique sur ce tronçon a été promulguée le 16 février 2023.

Toulouse-Narbonne

Dernier maillon de l’axe Atlantique-Méditerranée la liaison Toulouse-Narbonne (LTN) a été quasiment abandonnée après les études préalables au débat public prévu en 2013 mais qui ne s’est pas tenu.

L’Etat français considère également cette liaison comme un projet à très long terme à réaliser bien au delà de 2030. En 2019, la liaison Toulouse-Narbonne (LTN) est devenue projet prioritaire européen raccordé au Corridor Méditerranéen. Elle sera éligible aux financements européens du Mécanisme pour l’Interconnexion en Europe (MIE) dès janvier 2021.

C’est peut être un nouveau souffle pour cette axe essentiel à la relation Toulouse-Montpellier, mais aussi à la connexion des territoires du Sud-Ouest Européen de l’Atlantique à la Méditerranée. Il porte des enjeux importants pour la sortie sud de Toulouse en terme de capacités nouvelles.

Connexions européennes

L’axe Atlantique-Méditerranée se prolonge vers l’Est et l’Italie avec la construction de la LGV PACA entre Marseille et Nice. Ce projet figure dans les priorités de réalisation inscrites dans la LOM en 2019. L’Y Basque est en construction avec un objectif de mise en service en 2030, mais Bordeaux-Espagne ne sera pas au rendez-vous. Coté méditerranée, le réseau à grande vitesse irrigue l’Espagne de Séville à Figueras pour s’interrompre à Perpignan.

L’absence de connexion entre Perpignan et Montpellier pénalise énormément l’ensemble. Les temps de parcours et la fréquence des trains entre la France et l’Espagne sont peu attractifs.

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