Innovation : Eurosud TEAM soutient le projet ECOTRAIN pour une nouvelle mobilité dans la ruralité

Retenu dans le cadre d’un AMI financé par le plan France 2030 et labelisé depuis quelques mois par le pôle de compétitivité I-Trans, le projet « Écotrain » est présenté comme l’un des moyens de transports les moins polluants au monde. Il est porteur d’une nouvelle offre de mobilité qui pourrait relancer l’exploitation des petites lignes ferroviaires laissée « en déshérence ». C’est en tous cas le point de vue d’Eurosud TEAM qui soutient ce projet mené par un consortium d’industriels associé à sept écoles des Mines et également soutenu par la Région Occitanie.

Ce train léger, autonome et électrique proposera une nouvelle offre de mobilité pour les voyageurs et le fret. C’est l’ambition de l’Ecotrain, un projet ferroviaire innovant, « sur les rails » pour une série de test dès 2023 dans notre région. Un projet qui mérite quelques explications ! En voici les détails.

Ce projet, né en 2018 souhaite relancer le transport ferroviaire sur des lignes aujourd’hui désaffectées. Lancé par Philippe Bourguignon – un consultant en mobilité électrique pour les collectivités, passé par Engie, ce projet est destiné prioritairement au transport de voyageurs et de fret léger. Son créateur assure que « son empreinte carbone par passager sera plus faible que celle d’un vélo ».
Conçu pour rouler à une vitesse comprise entre 70 et 100km/h, l’Ecotrain sera alimenté grâce à l’électricité décarbonée produite à partir de l’énergie solaire. En effet des installations photovoltaïques seront installées sur son emprise et au niveau des gares pour alimenter le tout.
Sa conduite sera complètement autonome, aucun pilote ne sera présent à bord et la sécurité sera assurée par des radars et des caméras. Les voitures de 14 mètres de long, d’une largeur de 2,65 mètres et d’une hauteur quasiment identique seront capables de transporter simultanément 32 personnes assises, à une vitesse maximum de 100 km/h pour un trajet régulier ou à la demande, avec arrêt à chaque station.
Le futur train léger circulera de manière autonome sur des plages horaires et des fréquences définies selon les territoires qui le déploieront. L’offre commerciale comprendra des services réguliers mais aussi du transport à la demande.

Une version Fret
Mais l’Écotrain aura également une version microfret développée sur la même plateforme que les véhicules voyageurs. Ce matériel toujours monocaisse sera capable de transporter des caissons au format palette, dont certains seront dédiés si besoin au transport de vélos, ou encore au transport de voiturettes électriques partagées. Le chargement et déchargement des caissons s’effectuera de manière autonome et automatisée.

Fret ou voyageur, vers une alimentation totalement autonome !
Dans les 2 cas (Fret ou voyageurs), le voyage sera totalement décarboné. « Chaque Ecotrain sera électrique et alimenté par des batteries. L’idée est d’avoir un réseau autonome sur le plan énergétique avec des points d’arrêt équipés, chacun, d’un hangar photovoltaïque pour assurer cette alimentation en énergie », déclarait en avril dernier dans les colonnes de La Tribune Philippe Bourguignon, le porteur de projet.
Car l’idée est bel et bien de proposer une offre frugale. Ecotrain sera donc équipé de radars, de caméras et de caméras thermiques.   »Il sera totalement autonome donc sans chauffeur et ne rejettera que 2 grammes de CO2, par kilomètre et par voyageur, contre 180 pour la voiture thermique ou 5g pour le TGV.  » insistait dans la presse au printemps dernier Norbert Feraud, le directeur adjoint Recherche et Innovation de l’école IMT-Mines d’Albi qui a pris la coordination scientifique du projet Ecotrain.

La technologie au service des coûts
Mais au-delà des avantages écologiques de ce projet, il faut noter ses prouesses technologiques.
En effet, la rame Ecotrain a été conçue pour être bien moins lourde qu’une rame classique. Son poids de 14 tonnes contre 63 pour les rames ferroviaires existantes permettra de réduire les coûts d’entretien et de remise en état des lignes ferroviaires. L’ensemble des systèmes, des dispositifs et des capteurs seront embarqués au sein des véhicules eux-mêmes et permettront aussi de minimiser le coût lié aux infrastructures.
Enfin toujours dans les colonnes de La Tribune, la Région Occitanie – qui a voté en fin d’année 2021 une résolution de soutien à Ecotrain – expliquait au printemps : « avec le prix d’acquisition attendu des véhicules très significativement inférieur à ceux des matériels ferroviaires classiques et un coût marginal de circulation très faible, ces solutions proposent un modèle économique qui permettrait de concilier un coût de fonctionnement faible et une offre ferroviaire dense et de qualité »

Michel Colombié, vice-président d’Eurosud TEAM et promoteur du projet en région Occitanie et au-delà insiste « Ecotrain n’a pas vocation à remplacer l’offre de la SNCF, mais bien au contraire de la compléter ».

Selon Philippe Bourguignon 2 900 km de lignes seraient ainsi concernées. Par ailleurs Ecotrain fonctionnera en s’appuyant sur les règles de sécurité du tramway (SRMTG), ce qui ne lui permettra pas d’emprunter les lignes du réseau ferré national (RFN). Le projet de train autonome Ecotrain se positionne donc comme un nouvel outil complémentaire, au service de la revitalisation des territoires ruraux.

Un projet dont les promesses séduisent largement
C’est en tous cas le point de vue d’Eurosud TEAM dont le président Jean-Louis Chauzy a été le premier à recevoir le concepteur du projet en terre occitane. C’est ensuite à l’initiative de Michel Colombié, que l’Ecotrain a été présenté aux membres de l’association lors de son assemblée générale.

Pour Eurosud TEAM, c’est établi désormais, « L’Ecotrain est le train du futur pour le périurbain et le rural. Nous défendons ce projet avec la même conviction que la grande vitesse ferroviaire que nous avions identifiée, il y a 25 ans comme porteur d’avenir pour les mobilités de Toulouse et tout le Sud-Ouest européen.
A l’heure où la demande d’une qualité de vie meilleure est forte, où le télétravail se généralise, l’Ecotrain a toute sa place. Il permettra de ramener des foyers dans les villages et de développer de la vie en zone rurale comme le chemin de fer au 19ème siècle mais avec beaucoup de nouvelles choses comme – par exemple – le déploiement de la 5G et du photovoltaïque, nécessaire au fonctionnement du train, dans les zones desservies ; la création de tiers lieux ou de nouveaux services dans les gares, etc …
Ce n’est pas l’avenir de penser que les foyers ruraux et périurbains continueront de posséder plusieurs véhicules, quand bien même seraient-ils électriques. Beaucoup de foyers n’en auront pas les moyens et nous n’aurons pas assez de matériaux pour équiper tout le monde en véhicule électrique.
C’est pourquoi une offre de véhicule électrique partagé peut être associé à l’Ecotrain. Pour l’expérimentation albigeoise, c’est la solution « Avatar » qui va être testée. Il s’agit de petits véhicules de 2 ou 4 places, qui peuvent être transportés et déchargés automatiquement par les navettes microfret de l’Ecotrain. Elles ont pour vocation de couvrir les derniers kilomètres des utilisateurs de l’Ecotrain. Elles pourront être réservées à la demande via des applications numériques sur la même interface et en même temps qu’un trajet Ecotrain.

Reste à boucler le financement !
Dans le cadre du plan France 2030, à travers l’appel à manifestation d’intérêt « Digitalisation et Décarbonation du Transport Ferroviaire », le gouvernement a lui aussi décidé de soutenir l’Ecotrain. Le consortium mené par les sociétés Stratiforme et Socofer et les entreprises occitanes associées au projet a obtenu 8 millions d’euros de subventions. Il faut encore trouver une vingtaine de millions d’euros pour la phase suivante et la création d’une société de projet est imminente.

Premiers tests en Occitanie
Quoiqu’il en soit les premiers tests de l’Ecotrain commenceront à Albi en 2024 sur une petite ligne d’une quinzaine de kilomètre entre Albi, Saint-Juéry et Puygouzon à proximité immédiate de l’école IMT Mines d’Albi. A l’horizon 2027 cette ligne pourrait devenir pilote pour l’exploitation.
Par ailleurs, la CCI du Tarn dans le cadre de son soutien au projet a identifié un de ses fonciers pour y construire le pôle développement, formation ainsi que le centre de pilotage et de supervision. Quant au centre de déverminage et d’essai, il sera déployé sur la ligne Albi-Puygouzon.
A noter que la Région Occitanie n’est pas la seule à croire en ce projet ! le gestionnaire du réseau ferroviaire en Belgique, Infrabel, a d’ores et déjà fait savoir que lui aussi était intéressé par ce train d’un nouveau genre à l’accent occitan.

 

 

 

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