L’Europe annonce de premiers financements pour GPSO et LNMP

C’est le 22 juin dernier que l’Europe a annoncé le versement de près de 60 millions d’euros au projet de ligne nouvelle Toulouse-Bordeaux-Dax. Une bonne nouvelle qui fait suite aux réunions du Conseil de surveillance et du comité de pilotage (COPIL) de la Société du Grand Projet du Sud-Ouest (SGPSO) qui se sont déroulées fin mai à Toulouse en présence notamment du Coordinateur européen pour le Corridor atlantique, Carlo Secchi. 6,2 M€ sont également attribués à la 1ère phase de la ligne nouvelle Montpellier-Perpignan.

Ce sont donc deux versements qui vont être effectués par l’Europe au profit du projet ferroviaire Toulouse-Bordeaux-Dax. Le premier de 32,5 millions pour des études sur la voie nouvelle. Le deuxième de 27,2 millions d’euros pour une première étape de travaux des AFSB (aménagements ferroviaires au sud de Bordeaux. Cette première enveloppe contient donc au total 59,7 millions d’euros sur les 6,2 milliards d’Euros de subvention octroyés par l’Europe aux 107 projets sélectionnés dans le cadre de l’appel à projet 2023 du MIE (Mécanisme pour l’interconnexion en Europe) visant à développer des infrastructures de transport durable en Europe.

Satisfaction pour Alain Rousset, le président de la Région Aquitaine qui a rappelé que « Malgré les fausses infos diffusées par les opposants au projet, l’Europe l’a toujours soutenu et c’est même elle qui faisait pression sur le gouvernement français pour accélérer la décision ».

Par ailleurs une autre enveloppe de 27,3 millions d’euros a été votée par la Commission Européenne. Elle viendra en soutien des étude et travaux nécessaires à l’amélioration de la ligne existante d’une vingtaine de kilomètres entre Dax et Bayonne.

Des versements européens pour LNMP aussi

Parmi les projets sélectionnés par la Commission européenne le 22 juin figure également le projet de ligne nouvelle Montpellier – Perpignan (LNMP) avec l’attribution d’une subvention de 6,3 M€ destinée au financement de la phase 1 de l’opération (section mixte entre Montpellier et Béziers), soit 50 % du montant des études 2023 – 2024 prévues pour la finalisation du programme (préparation du marché de réalisation et interventions préparatoires).

Pour rappel, le projet LNMP prévoit la réalisation d’une nouvelle ligne ferroviaire de 150 km de long entre Montpellier (34) et Perpignan (66). Cette dernière reliera à terme le CNM (contournement de Nîmes -Montpellier) au nord et la section internationale France-Espagne au sud.

Le coût des premiers travaux est estimé à 2,04 Md€. « Cette subvention est une très bonne nouvelle pour le projet LNMP. Elle confirme la pertinence de cette ligne nouvelle pour le développement du ferroviaire en Occitanie », se félicite Catherine Trevet, directrice territoriale SNCF Réseau Occitanie.
Même satisfaction du côté de la Présidente de la Région Occitanie, Carole Delga, qui explique que « ce nouveau financement traduit l’importance de la LNMP pour le développement d’un réseau de transport sobre et performant sur le territoire européen. Ce projet permettra de développer les trains au quotidien et va favoriser le fret ferroviaire ».

Carlo Secchi avait donné le ton à Toulouse dès le mois de mai

Ces annonces font suite à la présence à Toulouse le 24 mai dernier, de Carlo Secchi, coordinateur européen pour le corridor Atlantique. Il avait participé aux réunions du Conseil de surveillance et du comité de pilotage de la Société du Grand Projet du Sud-Ouest.

A cette occasion, il s’était, inquiété du retard pris en France sur les chainons transfrontaliers manquants de Bordeaux-Irun et Montpellier-Perpignan, et avait insisté sur la nécessité d’avancer sur les deux branches du GPSO en même temps.

Il avait tout de même salué la mise en place de la société GPSO qui marque, selon lui, une forte volonté politique de l’Etat, des régions et des collectivités locales et avait réitéré le soutien de la Commission Européenne au projet.

Il faut dire que ce projet revêt des enjeux – faut-il encore le rappeler – de dimension européenne avec en premier lieu, la connexion de Bordeaux et Toulouse au Pays Basque espagnol. D’autre part, GPSO est également constitutif de l’axe européen atlantique- méditerranée, destiné à connecter les deux corridors prioritaires.

Carlo Secchi avait d’ailleurs indiqué que l’UE souhaitait doubler le trafic ferroviaire à grande vitesse à l’horizon 2030 et le tripler à l’horizon 2050 afin de contribuer à atteindre les objectifs climatiques de l’Union Européenne.

Côté financement, Carlo Secchi avait également précisé que la Commission européenne envisage de quadrupler le montant des crédits du MIE pour la période 2028-2035, afin de la porter à 100 milliards €. L’enveloppe actuelle du MIE pour la période 2021-2027 est en effet de 26 milliards €, dont une partie conséquente a déjà été distribuée.

Un travail « en pack »

Carlo Secchi a également participé, comme il l’avait annoncé, au conseil de surveillance de la Société du Grand projet ferroviaire du Sud-Ouest (GPSO) qui s’est déroulé le 28 juin à Toulouse.

Sa présidente Carole Delga, également présidente de la Région Occitanie, y a indiqué que « les premiers travaux débuteront à la fin de l’année ». Pour l’élue, il s’agit d’une « phase déterminante » du projet de ligne nouvelle Toulouse-Bordeaux-Dax, alors que « l’Europe a confirmé son soutien financier important ». « J’aime à rappeler que nous travaillons en pack : l’Europe, l’État, les territoires des deux régions et SNCF Réseau sont au travail pour construire le réseau européen des mobilités décarbonées », a-t-elle assuré dans la Lettre M, indiquant que « d’autres collectivités sont appelées à nous rejoindre ».

Au côté de Carlo Secchi et de Carole Delga lors du conseil de surveillance de la SGPSO, siégeaient également Alain Rousset, Pierre-André Durand, préfet coordinateur du GPSO, et Eddy Liégeois, représentant de la Commission européenne en charge du Réseau transeuropéen de transport. Eurosud TEAM avait sensibilisé Eddy Liégeois aux problématiques de mobilité de la Région Occitanie lors d’un des RDV à haut niveau organisés à Lyon à l’occasion des « Connecting Day’s » de juin 2022.

Les 23 collectivités actrices du projet et leurs partenaires étaient également présentes (Régions Occitanie et Nouvelle-Aquitaine ; Métropoles de Toulouse et de Bordeaux, Départements de la Haute-Garonne, du Gers, des Landes, du Lot, des Hautes-Pyrénées, du Tarn et du Tarn-et-Garonne ; Communautés d’Agen, d’Albi, d’Auch, de Cahors, de Castres-Mazamet, de Dax, de Maremme-Adour-Côte-Sud, de Montauban, de Mont-de-Marsan, de Muret, de Tarbes Lourdes Pyrénées et du Sicoval).

L’occasion d’acter le budget 2023 de la Société du GPSO à hauteur de 110 M€, mais aussi d’entériner le fonctionnement de trois commissions : « Contrats », « Gares » et « Ingénierie financière ».

Compte tenu de son antériorité et de sa forte implication sur les dossiers de financement européens de ces 2 projets Eurosud TEAM se félicite de ces dernières avancées significatives. Nous demeurons vigilants pour les phases suivantes et notamment le prochain appel à projet du MIE qui débute en septembre prochain.

Les choses avancent…

 

 

Partager cet article?